Histoire véridique de Napoléon Bonaparte et de Charles-André Pozzo di Borgo
Charles-André Pozzo di Borgo voua, sa vie durant, une haine profonde à son ami d'enfance, Napoléon Bonaparte. Marie Ferranti retrace l'histoire de la relation entre ces deux êtres brillants, ambitieux et fougueux. Alors que Bonaparte embrasse la carrière militaire, Pozzo di Borgo devient avocat, participe à la Révolution avant d'être élu député de la Corse. Il assiste à l'ascension de Bonaparte avec méfiance, avant de s'opposer à lui au point de se mettre au service du tsar de Russie, dont il sera un puissant conseiller - rôle dont Napoléon, après sa chute, reconnaîtra l'importance décisive.
En réalité, Marie Ferranti s'intéresse sans doute moins à Pozzo qu'à Napoléon. C'est bien la figure de l'empereur qui transparaît en permanence à travers le portrait de son ennemi. Si brillant soit-il, le personnage de Pozzo ne peut que s'effacer devant le génie napoléonien.
Voici l'oeuvre d'une romancière qui se fait pour l'occasion historienne - à moins que ce ne soit l'inverse - et n'hésite pas à se mettre en scène dans le jeu de miroirs où se reflètent ses deux personnages. Elle nous montre l'Histoire en train de naître au jour le jour dans le creuset des passions humaines.
Les quatre conférences réunies dans ce livre, prononcées entre 1980 et 1993, sont ainsi des réécritures ultimes et marquent le point le plus abouti de considérations toujours très réfléchies à partir de quatre objets : La Recherche du temps perdu, la mémoire, la poétique et l'écriture. Entre elles, de nombreux échos ou des références récurrentes font choeur, assez pour faire entendre que leur auteur ne séparait pas des préoccupations que l'exercice de la conférence oblige à dissocier.
Si est la suite de N'avez-vous pas froid et de la manière d'autofiction bessettienne. Après son divorce douloureux avec un pasteur, l'héroïne, ici nommée Désira, se retrouve seule dans un petit appartement. La France conservatrice du début des années 60 ne regarde pas d'un bon oeil une femme divorcée. Une femme divorcée qui reste célibataire et aime aller le soir au cinéma, encore moins. Bien décidée à vivre sa vie comme elle l'entend - dans les limites de la bienséance -, Désira est l'objet des rumeurs les plus désobligeantes. On la pense femme de mauvaise vie multipliant les amants, avortée, alcoolique... elle qui ne cherche qu'à traverser l'existence en respectant l'originalité anodine qui est la sienne. Elle se met donc à envisager le suicide comme seule issue possible.
Hélène Bessette évoque cette terrible idée avec un humour noir, irrésistible. Et le livre développe des scénarios de désespoir plus hilarants les uns que les autres, brocardant l'absurdité des conventions sociales, la bassesse des petits sentiments, la méchanceté commune de l'être humain. Martyre mais souveraine, Désira brille de l'éclat de la passion et de l'intelligence.
« Hélène Bessette, furieusement moderne. » Claire Paulhan, Le Monde.
« Saisissant d'âpreté et de justesse. » Nathalie Crom, Télérama.
« La voix caustique d'Hélène Bessette. » Claire Devarrieux, Libération.
« Une des écrivains françaises les plus excitantes de la seconde moitié du XXe siècle. » Raphaëlle Leyris, Les Inrockuptibles.
« Une oeuvre forte, novatrice, originale, cohérente. »
Alain Nicolas, L'Humanité.
«Jacques serait de retour dans un an, en janvier, février tout au plus. Au printemps de 1881, tous deux seraient, sans aucun doute, mariés.
Au printemps de 1881, Jacques de Saint-Selve était en effet marié, mais il n'avait pas épousé Mademoiselle de la Ferté.»
Le mariage de Saint-Selve avec une belle et riche créole sera de courte durée. Le jeune homme meurt prématurément et sa veuve s'installe dans la demeure familiale des Landes, proche de celle de la fiancée délaissée. Tandis qu'Anne de la Ferté prépare avec patience sa féroce vengeance, une relation ambiguë se noue entre les deux femmes. Dans la solitude mélancolique des pinèdes et des marécages, deux fauves s'affrontent en silence, poursuivant une oeuvre d'amour, de haine et de mort.
Fous ? Marginaux ? Exhibitionnistes ? Mais qui sont donc les excentriques ? Cet ouvrage, original en diable, tente de répondre à cette question en apportant au lecteur de quoi nourrir son imaginaire et se faire sa propre opinion. Il fourmille d'histoires et d'anecdotes baroques, inattendues, invraisemblables, croustillantes sur la face cachée et le jardin secret des grands excentriques, anonymes ou célèbres, d'hier, d'aujourd'hui ou de demain. Il ne prend en compte, le plus souvent, que les excentriques positifs : les créateurs, les inventeurs, les novateurs, les artistes à la démarche émancipatoire, ceux que l'on considère comme des ' fous littéraires ', les personnes de progrès à l'esprit bizarroïde, les hallucinés magistraux, qui font connaître à leurs rêves insensés un prolongement dans la réalité, les grands déboîtés de la vie quotidienne qui préfèrent caracoler sur les talus de l'insolite plutôt que d'évoluer sur les chemins de la norme. Écartant généralement les cas relevant de la justice ou de la psychiatrie lourde, Michel Dansel fait la part belle aux intermittents de l'excentricité, ceux qui par un acte, une parole, une posture ont franchi les portes de la bienséance et du convenu pour se poser, l'espace d'un instant, sur un monde autre, différent, incompréhensible, inaccessible au plus grand nombre. Il montre le rôle libérateur et bienfaisant qu'ont pu jouer les excentriques dans l'évolution des choses et la marche en avant de la société. Il nous permet de mieux comprendre qu'un monde privé de ses marginaux bâtisseurs et novateurs serait un monde gravement sinistré. L'insondable complexité psychologique des personnages qui figurent dans ce livre intéressera au premier chef tous ceux qui ont la sagesse et l'humilité de considérer que la différence est un enrichissement plutôt qu'un obstacle.
Dans ce roman, le lecteur ne trouvera ni jolie femme blonde assassinée ni enquêteur à la recherche de celui qui a fait le coup. Il trouvera des millions de morts, et leur assassin est connu. Mais il accompagnera un enquêteur qui observe certains enfants de cette histoire-là.
Lors d'une réunion de la famille Keil en Israël, trois membres venus de pays différents, Léa de Berlin, Lila du Petit Royaume et Julius de Seattle, apporteront une réponse, lumineuse ou scandaleuse selon les convictions, aux questions posées par l'après-Auschwitz.
Nous veillerons ensemble sur le sommeil des hommes est le roman du bonheur fragile, des amours souvent troublées et de la solaire jouissance des corps.
Un roman pour affirmer le triomphe des corps, après le temps où ceux des Juifs étaient comme des jouets entre les mains du fou.
Un roman polyphonique, un roman-monde.
Le chef-d'oeuvre de l'auteur de La séduction des hommes tristes
L'urgence, qui appelle l'impulsion, la fougue, la vitesse - et la patience, qui requiert la lenteur, la constance et l'effort. Mais elles sont pourtant indispensables l'une et l'autre à l'écriture d'un livre, dans des proportions variables, à des dosages distincts, chaque écrivain composant sa propre alchimie, un des deux caractères pouvant être dominant et l'autre récessif, comme les allèles qui déterminent la couleur des yeux.
À chaque fois que je voyage m'étreint une très légère angoisse au moment du départ, angoisse parfois teintée d'un doux frisson d'exaltation. Car je sais qu'aux voyages s'associe toujours la possibilité de la mort - ou du sexe (éventualités hautement improbables évidemment, mais néanmoins jamais tout à fait à exclure).
L'anecdote réelle se métamorphose ainsi en épisode romanesque, où l'antihéros réfléchit l'image de l'auteur, ses doutes et ses errements. Une pépite de peu de pages, art poétique de l'écrivain en voyage. Antoine de Gaudemar, Libération.
Nouvelle édition augmentée d'une préface et d'un inédit de l'auteur (Le Mans) qui évoque un week-end aux 24 Heures du Mans en compagnie de Jeff Koons.
Vite, j'ôte la seconde godasse, on court bien mieux en chaussettes. Ils tirent toujours, m'obligeant à fournir un suprême effort. Enfin, une grille peinte en noir, avec des pointes acérées pour décourager les intrus. J'escalade, j'accroche mon beau pardessus, une seconde plus tard je décide de le leur laisser en cadeau, lui aussi. Tout, sauf ma peau. De l'autre côté de la grille, le calme, le bonheur, la vie. Moi je suis sauf, oui, mais mes copains ? Je n'en vois pas un seul. Leur disparition m'affole, je suis le responsable de cette équipée insensée. Comment n'ai-je pas vu, pas compris qu'on fonçait tout droit vers le palais royal, aux mains de l'occupant ? Personne n'a rien vu, aucun de nous n'a jamais rien compris à cette histoire.
Avec ces « Modestes mémoires d'un Partisan armé juif », Ignace Lapiower dévoile une face inhabituelle de la Résistance. Loin du mythe héroïque construit au fil du temps, il éclaire le combat de ces jeunes gens, confrontés au jour le jour à une réalité à la fois prosaïque et exceptionnelle, et qui se battaient pour un monde meilleur.
Bruxelles, été 1932. Alors que des mouvements de grève mettent le pays sens dessus dessous, le docteur Fernando Gasparri reçoit les Guareschi, un couple de jeunes exilés originaires de la même région que lui en Italie. Entre le médecin et ses patients, des trajectoires analogues et des souvenirs communs tissent des liens affectifs. Jusqu'au jour où débarque Oreste, le frère cadet de Madame Guareschi, qui a fui l'Italie fasciste dans des circonstances troubles. Dès lors, la destinée du paisible docteur Gasparri s'engage sur des rails aléatoires. Il se trouve amené, bien malgré lui, à sonder sa conscience. Et à agir, à faire des choix. Jusqu'au dernier, essentiel. L'audition du docteur Fernando Gasparri voit s'entremêler les questionnements d'un homme entre deux âges, et ceux d'une époque secouée par la montée de l'extrémisme, les troubles sociaux, la peur de l'altérité. Tous deux, l'homme et son temps, vont être amenés à choisir. Et du choix de l'un dépendra le sort de l'autre.