Yellow birds

Yellow birds
Powers Kevin
Ed. Stock

Bartle, 21 ans, est soldat en Irak, à Al Tafar. Depuis l'entraînement, lui et Murph, 18 ans, sont inséparables. Bartle a fait la promesse de le ramener vivant au pays. Une promesse qu'il ne pourra pas tenir... Murphy mourra sous ses yeux et hantera ses rêves de soldat et, plus tard, de vétéran.

Yellow birds nous plonge au coeur des batailles où se déroule la vie du régiment conduit par le sergent Sterling. On découvre alors les dangers auxquels les soldats sont exposés quotidiennement. Et le retour impossible à la vie civile.

Kevin Powers livre un roman fascinant sur l'absurdité de la guerre, avec une force aussi réaliste que poétique.

De la place pour un seul amour

De la place pour un seul amour
Ochayon Kalanit W.
Ed. Albin Michel

« Ce roman, dont le mode de narration fait penser au meilleur du cinéma contemporain, met en scène des personnages saisissants. Son vrai sujet est bel et bien l'identité israélienne et il devrait devenir un livre de référence pour la nouvelle génération. » Haaretz

Na'omi, Tamar et Sasha. Trois femmes, trois générations, trois regards sur la société israélienne d'aujourd'hui, dans un premier roman obsédant qui révèle une nouvelle voix.

Qu'il pleuve ou qu'il vente, Na'omi arpente inlassablement la route entre Saint-Jean-d'Acre et Haïfa. Depuis la mort de son fils Amos, elle a perdu la tête. Intriguée par cette vieille femme qui refuse toute aumône, la jeune Tamar, hantée elle aussi, mais par la disparition de sa soeur, est loin d'imaginer qu'elle a un lien avec elle. Tout comme Sacha qui, fuyant le comportement de son insupportable soeur, une actrice de films X, se révèle liée par le hasard aux deux autres femmes...

Sous la plume de Kalanit W. Ochayon, dans une langue moderne et singulière, Na'omi, Tamar et Sasha racontent tour à tour leur parcours blessé et chaotique, évoquant toute la complexité de l'identité israélienne.

Chronique d'hiver

Chronique d'hiver
Auster Paul
Ed. Actes sud

Trente ans après L’Invention de la solitude, Paul Auster pose sur son existence le regard du sexagénaire qu’il est devenu. Bien loin, cependant, du journal intime ou du classique récit autobiographique, cette Chronique d’hiver aborde la méditation sur la fuite du temps sous l’angle du compagnonnage que tout individu entretient avec son propre corps.
C’est en effet de respiration, de sensation, de jouissance ou de souffrance, d’épiphanies charnelles ou de confrontations plus ou moins traumatiques avec la matière du monde qu’il est question à travers l’évocation, à la deuxième personne, d’un simple petit Américain du nom de Paul Auster, né dans l’immédiat après-guerre, et requis d’apprivoiser les espaces et le temps qui lui ont été impartis.
Dans ces pages aussi sincères que retenues, Paul Auster se décrit moins en littérateur qu’en acteur convoqué sur la scène troublée de l’existence pour y incarner, à son tour, toute l’ardeur des passions humaines.
De cet homme-cicatrice dont le corps exulte ou somatise, de ce fils hanté par la mort prématurée de son père et tourmenté par le destin chaotique de sa mère, de l’heureux citoyen de Brooklyn, époux et père aujourd’hui comblé, de cet héritier d’une lointaine Europe, amateur de baseball, fumeur invétéré et romancier fécond, de cet homme, enfin, qui souffre de ne pouvoir ou de ne savoir pleurer, le lecteur entendra ici le “grain de la voix” surgissant du savant puzzle où se déconstruit toute représentation univoque du moi afin que se produise, sous le signe d’une humanité partagée, la plus loyale des rencontres.

En numérique chez Tropismes : Chronique d'hiver

Bagages perdus

Bagages perdus
Punti Jordi
Ed. Lattès

« À couper le souffle. Ne le ratez pas. » El País

Quand Gabriel de la Cruz Exposito, orphelin, déménageur et joueur impénitent, disparaît de Barcelone, ses quatre fils naturels dispersés à Londres, Paris ou Francfort vont se retrouver à son domicile pour faire connaissance et retracer la vie de ce père qu'ils ont à peine connu.

Peu à peu se dessine l'existence fragmentée d'un personnage fantasque et insaisissable, séduisant et mystérieux, que n'ont pas oublié les femmes qu'il a aimées.

Bagages perdus est aussi le miroir fidèle des années 1960 et 1970, durant lesquelles l'Espagne franquiste vivait isolée d'une Europe en pleine effervescence culturelle et sociale. Dans la pure tradition des romans picaresques, voici le récit réaliste et savoureux d'une histoire familiale rocambolesque.

Les jours de l'arc-en-ciel

Les jours de l'arc-en-ciel
Skarmeta Antonio
Ed. Grasset

«Mercredi, ils ont arrêté le professeur Santos. Rien d'exceptionnel par les temps qui courent.

Sauf que le professeur Santos est mon père. Et, chose étrange, lorsque les deux hommes ont emmené papa, tous les garçons de la classe ont tourné les yeux vers moi. Je suis sûr qu'ils pensaient que j'avais peur. Ou que j'aurais dû bondir sur ces hommes pour les empêcher d'emmener mon père. Mais, avec le professeur Santos, nous avions prévu cette situation. Nous lui avions même donné le nom d'une figure de syllogisme. Nous l'appelions la situation 'Baroco' : s'ils venaient arrêter papa sous les yeux de témoins pour l'emprisonner, cela signifiait qu'ils ne pouvaient pas le faire disparaître comme les autres...»

En 1988, à quelques semaines du référendum convoqué par le général Pinochet, le peuple chilien s'est organisé pour dire NON.

Les Jours de l'arc-en-ciel n'est en rien le récit d'événements politiques : il retrace comment, grâce à l'imagination, à l'humour et à la musique, toutes les forces de gauche, unies sous une bannière arc-en-ciel, ont ouvert le chemin de la liberté dans un pays condamné au silence par la dictature.

Un message d'espoir, nous dit l'auteur, qui se souvient des paroles de Violeta Parra : «Gracias a la vida...»

No !, un film de Pablo Larraín tiré de ce roman, a été sélectionné pour les Oscars.

Situation provisoire

Situation provisoire
Adamesteanu Gabriela
Ed. Gallimard

Il n’est pas facile d’entretenir une relation adultérine quand on est fonctionnaire au sein d’une institution culturelle sous le règne de Ceau& escu, dans la Roumanie des années soixante-dix. La politique s’infiltre partout, que ce soit dans les bureaux et les couloirs de l’Édifice où travaillent Letitia Arcan et Sorin Olaru, à l’ombre de la statue de Lénine, ou dans l’appartement miteux que leur prête un ami en banlieue pour leurs ébats. Sorin cherche l’amour et Letitia une échappatoire à sa vie conjugale décevante, mais tous deux ne parviennent à oublier ni les contraintes du système ni les risques liés à leurs «dossiers personnels». Le passé de leurs familles, dont l’une fut engagée en faveur des légionnaires, l’autre simplement bourgeoise, risque de rendre leur ascension problématique au sein du Parti.
À travers ce couple et la multitude des personnages secondaires qui gravitent autour, Situation provisoire nous plonge dans l’univers quasi kafkaïen des fonctionnaires du régime de la Roumanie communiste, mais le roman évoque également avec beaucoup de justesse les années qui ont précédé l’arrivée de Ceau& escu. Sur un plan plus général, Gabriela Adame& teanu parvient à sonder la tristesse de nos existences marquées par le mensonge et la trahison. Son regard très aiguisé sur la comédie humaine trouve son expression dans une écriture très fluide et une narration parfaitement maîtrisée.

Crime d'honneur

Crime d'honneur
Shafak Elif
Ed. Phébus

« Ma mère est morte deux fois », ainsi commence l’histoire d’Esma, une jeune femme kurde de Londres, tentant de comprendre le meurtre que son frère, Iskender, a commis à l’encontre de sa mère. Elle raconte ainsi l’histoire de sa famille, revenant notamment sur trois générations de femmes qui ont choisi l’exil pour vivre de miracles et croire aux mirages, qui ont choisi la liberté et l’amour quand d’autres restent ancrés dans les traditions et portent au pinacle l’honneur d’une famille.

En numérique chez Tropismes : Crime d'honneur

Assan

Assan
Makanine Vladimir
Ed. Gallimard

«Faire la paix avec les Tchétchènes, ils ne seraient pas contre non plus. Une très longue paix… Les Tchétchènes sont des gens comme les autres. Les soldats pourraient aller à la pêche. Il paraît qu’il y a beaucoup de poisson dans les rivières de montagne, du bon poisson, pas bien gros, il est vrai.
Malgré tout, l’opinion générale penche du côté de la guerre.»

Alexandre Jiline est commandant de l’armée russe en Tchétchénie, chargé de l’approvisionnement des troupes en essence. Un poste stratégique, qui lui permet de se livrer à un trafic de barils avec l’ennemi tchétchène. Mais Jiline a aussi bon cœur, et les villageois l’apprécient pour cela. En signe de respect, ils transforment alors son prénom en Assan : dans le folklore tchétchène, Assan est une idole de la période préislamique du Caucase qui incarne la vengeance. Mais son histoire personnelle prend un tournant décisif quand il décide de prendre sous son aile deux jeunes soldats devenus inaptes au service en les planquant dans un de ses dépôts de carburants...
Assan évoque avec brio la sale guerre de la Russie en Tchétchénie, mais ce cadre contemporain, très précis, contient aussi un roman universel qui dépeint avec force les contradictions de tout être humain dans des situations extrêmes.

En numérique chez Tropismes : Assan

Skippy dans les étoiles

Skippy dans les étoiles
Murray Paul
Ed. Belfond

Un roman aux dimensions épiques, un roman d'apprentissage plein d'un humour british, aussi désopilant que désespéré, sur l'incroyable violence du monde adulte, mais aussi sur la camaraderie, le premier amour et les rêves d'avenir. Finaliste des plus grands prix européens, une oeuvre hors normes, une véritable révélation.

Roman d'apprentissage, comédie picaresque tour à tour hilarante et mélancolique, Skippy dans les étoiles nous livre une vision tendre et acide de l'adolescence. Finaliste de tous les plus grands prix européens, du Costa au Booker, la révélation d'un grand des lettres irlandaises.

Comment survivre à Seabrook College, institution dublinoise poussiéreuse, quand on est chétif, maladivement timide et nul en sport ? Quand on a pour meilleur ami l'autre loser du bahut, un petit génie des maths obèse ? Quand on se consume d'amour pour la plus jolie fille de la ville ? Quand la terreur du collège, dealer occasionnel et psychopathe officiel, a juré de vous faire la peau ? Quand les adultes sont tous, au mieux des lâches, au pire des salauds ? En un mot comme en cent, comment survivre à l'adolescence ?

Ces questions, Skippy se les pose inlassablement.
Mais aujourd'hui, c'est différent.
Aujourd'hui, Skippy leur réserve à tous une surprise de taille.
Une surprise dont Seabrook aura bien du mal à se remettre...

«Skippy dans les étoiles
n'est rien moins que le livre le plus réjouissant, le plus drôle et le plus émouvant de l'année. »
The Guardian

Le petit joueur d'échecs

Le petit joueur d'échecs
Ogawa Yôko
Ed. Actes sud

Un petit garçon né avec les lèvres scellées vit aujourd’hui avec un léger duvet sur la bouche, une hypersensibilité à tout déplacement d’air. Après la disparition de sa mère, il passe de longs moments sur la terrasse d’un grand magasin, là où serait morte l’éléphante Indira. On dit que ce bel animal, mascotte d’un lancement promotionnel, devint un jour trop gros pour quitter les lieux.
Un matin, cet enfant solitaire découvre le corps d’un homme noyé dans le bleu d’une piscine. Et c’est en cherchant à savoir qui était ce malheureux que le gamin rencontre un gardien d’usine, un être obèse installé dans un autobus immobile et magique. Dès lors se dessinent entre eux une confiance quasi filiale, une relation toute familiale, un désir de legs, une envie d’héritage.
L’homme, passionné par les échecs, va faire du gamin son héritier de coeur, il va lui enseigner la stratégie du jeu, tout un art auquel le jeune garçon ajoute une spécificité : il joue tel un aveugle, sans voir son adversaire, sans voir les pions…
Retrouvant dans ce livre le motif du vieillard et de l’enfant, celui du lien issu d’une passion partagée, Yôko Ogawa poursuit l’exploration du sensible pour interroger, tel un écho silencieux, l’attachement à ceux qu’on aime, éternel.

 

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