Malgré ses nombreux échecs la CIA a réussi à garder une formidable réputation durant ces soixante dernières années et à dissimuler ses erreurs sous le sceau du Secret Défense. Sa mission première était de connaître le monde. Quand elle n'y parvenait pas, elle s'arrangeait pour le changer. Elle n'a laissé derrière elle, pour reprendre les mots du président Eisenhower, que 'des cendres en héritage'.
Tim Weiner, lauréat du Prix Pulitzer, nous présente pour la première fois une histoire intégrale de la CIA basée sur plus de 50 000 documents, essentiellement tirés des archives mêmes de la CIA, et sur des centaines d'interviews d'anciens agents de la CIA, y compris celles de dix anciens directeurs de la 'Centrale'. Il nous fait assister à la création de la CIA au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, puis aux batailles de la guerre froide et à la guerre contre le terrorisme, jusqu'à son anéantissement presque complet au lendemain du 11 septembre. Il nous révèle l'histoire secrète de la CIA : pourquoi onze présidents des Etats-Unis et trois générations d'agents de la CIA ont été incapables de comprendre le monde, pourquoi chaque directeur de la CIA a laissé l'Agence dans un état pire qu'elle n'était quand il arrivait, et comment ces échecs successifs ont gravement compromis la sécurité nationale des Etats-Unis.
Dans la couverture de l'interminable conflit israélo-palestinien, le quotidien des deux peuples est trop souvent passé sous silence. Le pendule des médias oscille entre deux pôles schématiques, «le regain de violence» et «l'espoir de paix», ignorant les mouvements de fond qui façonnent les opinions publiques. Parce que c'est un pays sans frontière ni État, une nation aux racines profondes mais à l'histoire récente, la Palestine pâtit encore plus qu'Israël de ce traitement binaire. Alors que la saga des kibboutz fait partie de l'image de marque de l'État juif, qui, par exemple, connaît le «somoud», cet enracinement à la terre, dont les paysans palestiniens ont fait le nom de code de leur résistance à l'occupant ?
Composé de reportages écrits entre 2002 et 2008, ce livre s'efforce de remédier à ce manque. Il éclaire l'actualité en donnant la parole aux Palestiniens ordinaires, qui luttent, souffrent, rêvent, créent et parfois aussi renoncent. Il met en lumière les ressorts profonds de l'irrésistible ascension du Hamas, analyse le démantèlement en cours de la Cisjordanie, raconte l'asphyxie de la bande de Gaza et s'achève sur l'évocation de ces initiatives, collectives ou individuelles, qui maintiennent l'identité palestinienne vivante.
Dans cette période désenchantée, marquée par le double échec de l'Intifada et du processus de paix, cet ouvrage dresse le tableau d'un peuple qui cherche, à tâtons, les clés de sa liberté.
Les armes biologiques, particulièrement dangereuses, exigent des États qui les produisent la plus grande discrétion - pour ne pas dire le mensonge et la désinformation. Le secret qui les entoure permet tout : l'éthique est bafouée au nom de l'efficacité, des expérimentations humaines sont réalisées sous couvert de raison d'État.
Des premiers pas de la recherche biologique française pendant la Première Guerre mondiale aux attaques à l'anthrax de 2001, du «cocktail diabolique» américain en pleine Guerre froide aux armes biolétales soviétiques, des cobayes humains du Dr Ishii dans les années 1930 aux armes «ethniques» visant spécifiquement les populations noires d'Afrique du Sud durant l'apartheid, L'Histoire secrète des guerres biologiques brosse de notre siècle une fresque d'épouvante.
Savants fous, médecins tortionnaires ou chefs militaires mégalomanes sont les personnages de ce récit horrifiant... dans lequel tout est vrai. Patrick Berche, membre du Conseil scientifique de défense, révèle des scandales que politiques et militaires ont soigneusement enfouis.
De l'histoire du Mexique, le public connaît les grandes figures et les hauts lieux dont se sont emparés la littérature et le cinéma : les chasseurs aux armes de bois et de pierre qui ornent les sites olmèques ; des noms - Mayas, Toltèques, Aztèques - qui sonnent comme des promesses de voyage dans le temps ; l'aventure du conquérant Cortés ou celle de Juárez qui mit fin aux rêves de Maximilien et de Napoléon III ; les exploits de Pancho Villa ou d'Emiliano Zapata et jusqu'à l'étrange Christiade, cette croisade de l'intérieur, superbement mise en scène par Graham Greene dans La Puissance et la Gloire.
Epris de Mirka, jeune femme équatorienne, Gilbert quitte le Vieux-Continent pour l'Amérique du Sud et y vit une vie conjugale et familiale heureuse.
Pourtant cet intense bonheur est brusquement interrompu par l'assassinat de Mirka.
Injustement accusé du meurtre de son épouse, Gilbert passe cinquante jours d'horreur dans les geôles équatoriennes.
Grâce à son innocence démontrée, mais aussi à la formidable solidarité de son entourage familial, social et professionnel, Gilbert peut enfin sortir de son terrible cauchemar décrit dans son livre avec une intense et poignante émotion.
Un regard sans équivoque sur un vécu douloureux et sur le comportement de la police et de la justice d'un pays situé à quelques heures de vol de chez nous.
Présente et active depuis un siècle aux côtés du Congo, la Belgique a cependant manqué bien des rendez-vous, sous-estimé les revendications de ses interlocuteurs et, en particulier, leur aspiration à la dignité, au respect mutuel. Récemment encore, elle a mal perçu la ténacité de Joseph Kabila et risqué une rupture que nul ne souhaitait vraiment.
Si la guerre se termine, le Congo, après avoir connu des élections démocratiques, récupérera enfin toute sa souveraineté. Il pourra alors, peut-être, proclamer véritablement son indépendance. La deuxième... Avec ou sans la Belgique ?
Ce livre décrit le pari qu'a représenté la transition vers la démocratie, finalement réussi grâce à l'appui international, à la détermination des acteurs politiques congolais mais, surtout, grâce à la volonté d'une population désireuse de décider de son destin, de reconstruire son Etat, de confirmer son sentiment national.
Ce livre retrace aussi le parcours de Joseph Kabila, depuis son arrivée au pouvoir dans des circonstances dramatiques jusqu'à sa victoire électorale. Il relate les tentatives d'émancipation économique et les obstacles qui se sont multipliés, parmi lesquels la relance de la guerre au Kivu par le général rebelle Laurent Nkunda.
Lorsqu'il s'agit du Congo, le pessimisme coïncide souvent avec le bon sens, en apparence en tout cas. Ce livre-ci tranche par rapport à ce conformisme de la raison, il se conclut sur une note prudemment optimiste, à l'heure où le Rwanda et le Congo ont décidé d'unir leurs efforts pour régler la question des combattants hutus rwandais réfugiés au Congo, prétexte à quinze années de guerre, de pillages, de martyre aussi pour les femmes du Kivu...
Les perspectives qui se dessinent en Afrique centrale ne laissent personne indifférent. Après avoir sillonné le Congo dans tous les sens depuis des années, Colette Braeckman nous dresse son bilan de manière passionnante et magistrale.
Pourquoi et comment une simple notion géographique, celle d'Occident, est-elle devenue un axiome organisateur de toute vision du monde ? C'est à cette enquête passionnante à travers l'histoire de l'Europe qu'est consacré cet ouvrage. À rebours des grandes stylisations historiques qui voient dans cette histoire un continuum depuis la civilisation gréco-romaine, Georges Corm montre que les germes de la puissance européenne se trouvent dans l'intensité exceptionnelle de ses relations avec les autres civilisations, dès le haut Moyen Âge : cette fertilisation ininterrompue des cultures européennes a permis la révolution galiléenne, les encyclopédistes et le siècle des Lumières, ainsi que la révolution industrielle.
Une réaction romantique anti-Lumières à ces bouleversements part alors d'Allemagne, se propage en Russie et crée des tensions culturelles et politiques avivées par des systèmes philosophiques fermés. La religion reste au centre des débats enfiévrés du XIXe siècle et les malaises sociaux et culturels se traduisent de façon perverse, à gauche comme à droite, par un antisémitisme délirant qui prépare le terrain à la destruction des communautés juives par le nazisme. Mais l'Europe n'a pas que cette face sombre. Georges Corm rappelle sa face glorieuse, trop souvent oubliée : les sommets artistiques qu'elle a atteints, notamment en musique ; sa curiosité pour toutes les affaires humaines ; la recherche d'une morale «cosmopolite» dont elle a toujours rêvé, sans jamais pouvoir la réaliser.
En menant cette enquête à contre-courant des préjugés «occidentalistes», cet ouvrage tente de répondre à la question centrale de l'histoire de l'Europe : de Mozart à Hitler, que s'est-il passé ? Cette relecture décloisonne avec bonheur les savoirs, permettant une vision plus sereine des conflits géopolitiques qui déchirent le monde actuel, et dont beaucoup trouvent leur génèse dans l'histoire tourmentée de l'Europe.
Les orgueilleux soumis au supplice de la roue ; l'envieux, un clou enfoncé dans l'oeil ; les gloutons gavés de force... Les sept péchés capitaux (l'orgueil, l'envie, la colère, l'acédie, l'avarice, la gourmandise et la luxure) et les représentations de leurs châtiments respectifs ont forgé l'éducation religieuse des hommes du Moyen Âge. Ce livre retrace la naissance et l'essor d'un système théologique et pédagogique dont l'architecture se ramifie en arborescences complexes et en vices intermédiaires, du VIe siècle au XIVe siècle. On y lit également le portrait d'une société : celui des moines confinés dans leur cellule à la tombée du jour, dont la méchante humeur se nomme acédie ou tristesse ; celui des intellectuels et des courtisans rongés par l'envie, mal social par excellence. Une véritable encyclopédie de la culture occidentale au Moyen Âge.
Rome, printemps 1378. La ville est en effervescence. Le dimanche de Pâques, on a couronné un nouveau pape, un Italien, Urbain VI. Les Romains n'ont pas assisté à une élection pontificale depuis... soixante-quinze ans, car les sept derniers papes, tous d'origine française, ont choisi de résider à Avignon. La papauté est-elle de retour dans la Ville éternelle ? C'est oublier les cardinaux, qui supportent mal la manière dont Urbain les traite. Audébut de l'été, ils quittent Rome et désignent un nouveau pape, Clément VII, qui s'installe dans le palais de ses prédécesseurs à Avignon. L'Eglise, désormais, a deux têtes. Le Grand Schisme a commencé. Jusqu'en 1417, deux lignées de pontifes vont s'affronter: à Avignon connue à Rome, ils activent des réseaux diplomatiques complexes pour rallier les puissances européennes, ils guerroient par mercenaires ou par théologiens interposés, ils lèvent. des impôts divers pour remplir des caisses toujours vides. Guerres, chantages, excommunications, alliances et défections aboutissent à des situations extravagantes: on verra ainsi le roi de France décider, en 1398, de soustraire son royaume à toute obédience, un épisode inédit dans l'histoire de la Chrétienté; on encore, en 1409. non plus deux, niais trois papes revendiquer le trône de saint Pierre. Ce livre raconte l'extraordinaire partie d'échecs qui a mis aux prises l'Europe entière, quarante ans durant.
Ecrire une histoire du Maroc depuis que les Phéniciens y ont installé un comptoir voilà plus de trente siècles, c'est raconter comment la sédimentation de religions, de modes de vie, de culture a façonné une civilisation aussi originale que brillante.
Fruit de nombreuses années de recherche et d'enseignement, l'immense fresque de Michel Abitbol étudie avec le même soin l'installation des colonies romaines, des conquérants arabo-musulmans, des Français et des Espagnols jusqu'à l'accession à l'indépendance. Il analyse en détail l'oeuvre et l'action de personnages devenus légendaires : Moulay Idris, fondateur de Fès ; Yussuf ibn Tashfin, bâtisseur de Marrakech ; ou encore `Abd al-Mu'min, dont l'empire s'étendit de l'Andalousie à la Libye, et Moulay Isma'il, contemporain de Louis XIV, dont les descendants règnent toujours sur le Maroc.
Depuis les travaux de Charles-André Julien et Roger Le Tourneau, il y a un demi-siècle, ce livre est la seule étude complète fondée sur des sources européennes, arabes ou juives. En un sens, il constitue une «biographie» du Maroc.