L'autofictif. Journal 2007-2008

L'autofictif. Journal 2007-2008
Chevillard Eric
Ed. Arbre vengeur

«En septembre 2007, sans autre intention que de me distraire d'un roman en cours d'écriture, j'ai ouvert un blog, quel vilain mot, j'ai donc ouvert un vilain blog et je lui ai donné un vilain titre, plutôt par dérision envers le genre complaisant de l'autofiction qui excite depuis longtemps ma mauvaise ironie. Rapidement j'ai pris goût, et même un goût extrême, à cet exercice quotidien d'intervention dans le deuxième monde que constitue aujourd'hui Internet et à ces petites écritures absolument libres de toute injonction. Mon identité de diariste est ici fluctuante, trompeuse, protéiforme. Je me considère à mon tour comme un personnage, je bascule entièrement dans mes univers de fiction où se rencontre aussi, non moins chimérique, le réel. Je ne m'y interdis rien, c'est le principe, ni la sincérité ni la mauvaise foi, ni même à l'occasion l'assassinat. Ces pages pourront être lues ainsi comme la chronique nerveuse ou énervée d'une vie dans la tension particulière de chaque jour.» Éric Chevillard

 

A contretemps

A contretemps
Blondel Jean-Philippe
Ed. Laffont

« J'ai compris ce qui se trame mais je veux l'entendre le dire. Je veux qu'il me pince pour me persuader que je ne rêve pas.

- Vous vous en souvenez bien. Vous l'avez lu récemment ?

- Je le connais par coeur, Hugo.

- Par coeur ?

- Je l'ai écrit.

- Ce n'est pas votre nom, sur la couverture.

- Ça s'appelle un pseudonyme. Ou une vaste connerie, si vous préférez.

Il sourit.

C'est un drôle de sourire.

Un sourire qui dessine un reste de souffrance. Une ancienne douleur.

Je me tiens debout, dans l'appartement de Jean Debat. De Pascal Cami. Là où la réalité rejoint la fiction. »

Quelle est la place de la littérature, son emprise sur nos vies, que se passe-t-il si l'écriture nous quitte ? Entre Paris et Londres, des années 1970 à nos jours, la rencontre aussi inattendue qu'attachante d'un jeune étudiant affamé de fiction et d'un écrivain oublié.

Comme le fantôme d'un jazzman dans la station Mir en déroute

Comme le fantôme d'un jazzman dans la station Mir en déroute
Dantec Maurice G.
Ed. Albin Michel

« On n'avait pas des masses d'alternatives, Karen et moi, quand on a décidé de voler l'État qui essayait de nous voler nos vies. »

Le long d'une autoroute qui file vers le sud, au son d'un saxophone kamikaze, la cavale hallucinée d'un couple atteint par un étrange neurovirus qui connecte leur cerveau à la station Mir et à son Ange Gardien, le jazzman Albert Ayler. Un voyage au-delà de la réalité et de l'infini, entre états altérés de la conscience et phases de réadaptation.

Un Dantec à tombeau ouvert, dans la veine de Babylon Babies ou de La Sirène rouge.

La vie d'un homme inconnu

La vie d'un homme inconnu
Makine Andreï
Ed. Seuil/Cadre rouge

Ce départ pour Saint-Pétersbourg annonce un de ces voyages mystérieux où nous cherchons non pas à changer de pays mais à changer notre vie. Choutov, écrivain et ancien dissident, espère fuir ainsi l'impasse de sa liaison avec Léa, éprouver de nouveau l'incandescence de ses idéaux de jeunesse et surtout retrouver la femme dont il était amoureux trente ans auparavant.

Son évasion le mènera vers une Russie inconnue où, à la fois indigné, abasourdi et condamné à comprendre, il découvrira l'exemple d'un amour qui se révélera la véritable destination de son voyage.

Dans ce livre dense et puissant, Makine fait renaître le destin passionnant de sa patrie, loin des clichés qui accompagnent la douloureuse émergence de la «nouvelle Russie». Ses personnages expriment par leur engagement la justesse de la célèbre parole de Dostoïevski sur la beauté appelée à sauver le monde.

Black bazar

Black bazar
Mabanckou Alain
Ed. Seuil/Cadre rouge

Le héros de Black Bazar est un dandy africain de notre temps, amoureux des cols italiens et des chaussures Weston, qui découvre sa vocation d'écrivain au détour d'un chagrin d'amour. Naviguant entre complainte et dérision, il brosse avec truculence un tableau sans concession de la folie du monde qui l'entoure. Tour à tour burlesque et pathétique, son récit va prêter sa voix à toute une galerie de personnages étonnants, illustrant chacun à leur manière la misère et la grandeur de la condition humaine. Un roman à la verve endiablée, tournant le dos aux convenances et aux idées reçues, par l'une des voix majeures de la littérature francophone actuelle.

Archipel et Nord

Archipel et Nord
Simon Claude
Ed. Minuit

comme des accrocs d'abord, par places, comme si au-dessous du tissu de prés de bois de champs parallèles s'étendait un autre ciel, symétrique à celui où vole l'avion, plus foncé toutefois, d'un bleu légèrement violacé

ou gris

miroitant dans le contre-jour comme des glaces de métal à l'éclat terne enchâssées dans l'herbe

reflet citron parfois courant rapidement sur la surface quand le soleil

effet d'optique les sertissant de lumière comme si non pas trous mais ces flaques de mercure répandu faiblement en relief sur la terre assombrie

une qui force à peine à s'écarter la route qui l'effleure puis une autre plus grande (la route obliquant vers le haut s'incurvant revenant sur la gauche en suivant la rive s'incurvant en sens inverse et reprenant ensuite sa trajectoire rectiligne) puis plus rien : seulement les champs les bois les petits rectangles scintillants des toits, puis une autre, juste une mare cette fois, puis une quatrième puis cinq puis dix la terre maintenant constellée se déchiquetant se dépiautant pour ainsi dire

haillon percé de mille déchirures

comme si l'avion survolait une de ces peintures un de ces jeux graphiques où de droite à gauche l'une des couleurs prend peu à peu la place de l'autre l'envahissant par fractions grandissantes chaque élément contraire en quantités égales au centre de la toile puis

l'inverse à présent : lambeaux s'étirant en longs chapelets parallèles (quel formidable glacier tonnes d'années glissant lentement laissant en se retirant...) sombres sur l'étendue scintillante à perte de vue 

Présentation de l'éditeur

Ces deux textes en prose poétique, parus dans les revues finlandaises Aland et Finland en 1974, sont inédits en France.

En enfance

En enfance
Lindon Mathieu
Ed. POL

Ça y est, à nouveau il est un enfant. Il veut s'accaparer celui qu'il a été. Cette fois-ci, l'enfance est une décision. Comme si un enfant l'attendait dans une grotte, protégé du monde et du temps depuis toutes ces années. Avec ses trésors et ses naufrages, il est ce voilier qui flotte à tout vent. Armé de souvenirs, de sensations retrouvées qui s'agglutinent, fidèles et infidèles, il sera à jamais cet enfant-là, dorénavant.

À quoi ça sert, l'enfance ? On tombe là-dedans pour y faire quoi ?

Être un enfant, c'est comme être un dinosaure, ça remonte si loin. Il veut devenir ce paléontologue contaminé par son objet d'étude à qui son âge n'interdit pas d'écrire pour de vrai l'autobiographie de celui qui pourrait aussi bien être son fils que son père.

Les éclaireurs

Les éclaireurs
Bello Antoine
Ed. Gallimard/Blanche

C'est l'histoire de Sliv, agent spécial du CFR (Consortium de Falsification du Réel), qui veut comprendre pour quoi et pour qui il travaille.

C'est l'histoire d'une organisation secrète internationale, qui tente d'influer sur l'histoire des hommes, et dont l'existence est brutalement remise en cause un certain 11 septembre 2001.

C'est l'histoire de Youssef, tiraillé entre sa foi et son amitié ; de Maga, jeune femme moderne que son mariage précipite dans une famille d'intégristes ; de Lena, dont la rivalité professionnelle avec Sliv cache peut-être des sentiments d'une autre nature.

C'est l'histoire d'une grande nation, l'Amérique, qui trahit ses valeurs quand le monde a le plus besoin d'elle.

C'est, d'une certaine façon, l'histoire du siècle qui vient.

Les invités

Les invités
Assouline Pierre
Ed. Gallimard/Blanche

Un dîner, de nos jours, dans la grande bourgeoisie parisienne.

Afin de séduire son invité d'honneur - un puissant homme d'affaires étranger - la maîtresse de maison a convié ses amis les plus remarquables. Mais à la dernière minute, l'un d'entre eux se décommande : il n'y a plus que treize convives...

Comme le dîner doit commencer à tout prix, la nouvelle « invitée » est choisie au mépris de la bienséance Une véritable transgression.

La quatorzième convive dévient alors le grain de sable qui fait déraper la soirée. Pour l'émerveillement des uns, pour le désespoir des autres.

Tout dîner est une aventure.

Paradis noirs

Paradis noirs
Jourde Pierre
Ed. Gallimard/Blanche

Cette silhouette fantomatique, aperçue sur le quai d'une gare, est-ce bien celle de François, l'ami de jeunesse rencontré dans une école religieuse de Clermont et disparu depuis vingt ans ? À partir de cette vision fugitive, la mémoire se met en marche. Qui était véritablement François ? Les souvenirs de l'enfance et de l'adolescence affluent, dessinant une personnalité déchirée, contradictoire, fascinante. Était-il ce garçon cruel, machiavélique, qui a poussé ses camarades à commettre un acte dont la barbarie les hante encore ? Était-il cet enfant solitaire élevé par une aïeule paysanne dans une maison noire dont les images l'obsèdent ? Paradis noirs est un roman sur le poids de la mémoire et de la culpabilité, sur les inguérissables blessures de l'enfance.

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